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Scène VI

ÉDOUARD, LUCILE.
Lucile, apportant la musique.

Je vous demande pardon, monsieur, de vous avoir fait attendre, mais je ne trouvais pas ma musique.

Édouard, très ému.

Ah ! vous ne trouviez pas… mais ça ne fait rien, mademoiselle.

Lucile.

Oh ! mais moi, je ne peux pas me passer de musique. (Elle fait signe de s’asseoir.) Prenez donc la peine de vous asseoir.

Édouard, après un temps.

Le fait est que la musique est un bien bel art, mademoiselle.

Lucile.

Ah ! le plus beau de tous, Monsieur. (À part.) Je veux qu’il ait bonne opinion de moi.

Édouard.

Je l’adore, moi ! (À part.) Je flatte ses goûts.

Lucile.

Les commencements par exemple en sont bien pénibles.

Édouard.

Ma foi, je ne me souviens pas d’avoir jamais commencé.

Lucile, à part.

Il est très fat ! Mais c’est comme tous les artistes. (Haut.) Aimez-vous beaucoup Wagner, monsieur ?