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femmes qui m’ont aimé et il faut que ce soit celle que j’aime qui me repousse.

Finette, avec un air de doute.

Vous avez été aimé, vous ?

Saboulot.

Certes ! et discrètement, sans qu’on me le dise.

Finette, railleuse.

Ah ! bon !

Saboulot.

C’étaient des femmes du monde !

Finette, même jeu.

Ne les compromettez pas.

Saboulot.

Jamais !… Ah ! Finette, pourquoi ne m’aimez-vous pas ! nous aurions pu être si heureux dans le petit appartement que je nous avais fait meubler faubourg Poissonnière. Ah ! que je suis malheureux !

Soupir de Finette.

Saboulot.

Vous soupirez ? Oh ! dites-moi que je puis au moins espérer.

Finette.

Oh ! on peut toujours espérer.

Saboulot, il se met à ses genoux.

Oui ? Ah !… et vous m’aimerez… hein ! oh ! aimez-moi ! dites !

Finette.

Qui sait !… si vous y mettez du vôtre. (À part.) Non, mais c’est qu’il croit que c’est arrivé. (Indiquant la perruque.) Oh ! mais d’abord je ne veux pas vous voir avec cette vilaine chevelure. Enlevez ça, dites !

Saboulot, embarrassé.

Mais c’est à moi.

Finette.

Oui ? Eh bien ! faites-m’en cadeau !

Saboulot.

Hein !