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Page:Feydeau - La Puce à l’oreille, 1910.djvu/155

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TOURNEL, avec volubilité.

Les apparences nous accablent, mais je te jure que nous ne sommes pas coupables.

RAYMONDE, id.

Oui ! Il dit la vérité ! Nous ne pensions ni l’un ni l’autre à nous rencontrer.

TOURNEL, id.

Tout ça, c’est la faute de la lettre !

RAYMONDE, id.

La lettre, oui !… C’est moi, moi qui suis cause de tout ! Je l’avais fait écrire parce que…

TOURNEL.

Voilà ! voilà ! c’est l’exacte vérité !

RAYMONDE, s’agenouillant sur la marche.

Oh ! je t’en demande pardon !… Je croyais que tu me trompais.

POCHE.

Moi !…

RAYMONDE.

Ah ! dis-moi, dis-moi que tu me crois ; que tu ne doutes pas de ma parole.

POCHE.

Mais oui ! Mais oui ! (Se tordant.) Mais qu’est-ce qu’ils ont ?

RAYMONDE, reculant effrayée par ce rire idiot qui lui paraît sardonique ; et avec énergie.

Ah ! je t’en prie, Victor-Emmanuel… ne ris pas comme ça ! ton rire me fait mal.

POCHE, à qui l’injonction de Raymonde a coupé le rire comme avec un couteau.

Mon rire ?