Page:Feydeau - La Puce à l’oreille, 1910.djvu/164

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TOURNEL.

J’avais pas entendu !… Ah ! je suis abasourdi !… une ressemblance pareille : c’est pas possible !

RAYMONDE.

Et pourtant, il faut bien se rendre à l’évidence !… Ah ! si je n’avais pas vu le patron, le traiter comme il l’a traité, je douterais encore ; mais des coups de pied quelque part ! oh ! non !… même pour me donner le change, Victor-Emmanuel n’irait pas jusqu’à accepter des coups de pied dans le…

TOURNEL, froidement.

… dos !

RAYMONDE.

Oui !

TOURNEL.

C’est évident !

RAYMONDE, effondrée, se traînant jusqu’à la banquette sur laquelle elle se laisse tomber.

Ah ! mon ami, quelle émotion !… j’ai la gorge sèche !… De l’eau !… Donnez-moi un peu d’eau.

TOURNEL, brusquement empressé.

De l’eau ? De l’eau !

Machinalement, il tâte ses poches.
RAYMONDE.

Mais, pas dans vos poches !

TOURNEL.

Oui ! Oui ! Où ça, de l’eau ?

RAYMONDE, se levant.

Mais dans la chambre.