Page:Feydeau - La Puce à l’oreille, 1910.djvu/206

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ÉTIENNE, ne revenant pas de son cynisme.

Qu’est-ce que tu dis ?

ANTOINETTE.

Je dis la vérité !…

ÉTIENNE.

Tu n’as pas bougé d’ici ?… Ah ! non celle-là… ! Certes, je m’attendais à tout : que tu trouverais une bonne raison, une explication ingénieuse !… Mais, me répondre que tu n’as pas été à l’hôtel du… ah ! non, ça !…

ANTOINETTE.

Je ne peux pourtant pas te dire ce qui n’est pas…

ÉTIENNE.

Mais, malheureuse, je t’y ai vue !… de mes propres yeux, vue !…

ANTOINETTE, avec un sang-froid déconcertant.

Et après ? Qu’est-ce que ça prouve ?…

ÉTIENNE, suffoqué.

Oh !

ANTOINETTE, péremptoirement.

Que tu m’aies vue ou non…, je n’y étais pas !…

ÉTIENNE.

Oh ! non, l’aplomb !… Quand je t’ai surprise, là-bas !… À moitié déshabillée… dans les bras d’un Anglais !

ANTOINETTE.

Moi ?  !…