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Page:Feydeau - La Puce à l’oreille, 1910.djvu/208

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ÉTIENNE.

Il me dira, lui, si tu es sortie.

Il va pour remonter.


Tout ce dialogue, très chaud, très rapide doit en quelque sorte s’entremêler comme dans une discussion exaspérée. (*)

(*)
ANTOINETTE, s’accrochant à lui qui de son côté pendant tout ce qui suit, cherche à se dégager de son étreinte ; à mesure qu’il arrache une main elle le reprend de l’autre.

Étienne ! tu es fou !… Tu ne vas pas aller mêler le concierge à cette discussion ridicule !… Tu veux donc qu’on se moque de toi ?

ÉTIENNE.

Aha ! Ça te la coupe !… Tu n’avais pas prévu celle-là, hein ? Tu croyais que tu allais me rouler, et maintenant que tu sens que tu vas être piégée

ANTOINETTE.

Allons, voyons, Étienne !

ÉTIENNE, la repoussant.

Rien du tout !

ANTOINETTE, jetant le manche après la cognée,

Eh ! fais comme tu voudras !…

Elle va se camper face au public, dos à la table et les bras croisés.

ÉTIENNE, qui a couru aussitôt au vestibule, laissant derrière lui les deux battants de la porte ouverts, se précipite au téléphone qui fait face au public. — Sonnant, puis décrochant le récepteur.

Allo !… C’est vous, monsieur Ploumard ?… Bon !… Dites-moi !… ma question va peut-être vous étonner, mais j’ai besoin de savoir : À quelle heure ma femme est-elle sortie aujourd-