Page:Feydeau - La Puce à l’oreille, 1910.djvu/67

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tout d’abord, je ne m’en émus pas autrement ; fort de tout un passé glorieux, n’est-ce pas… ? Je me dis : Après tout, revers aujourd’hui ; revanche demain !

FINACHE.

C’est la guerre !

CHANDEBISE.

Oui, mais voilà-t-il pas, que le lendemain, j’ai la malencontreuse idée de me dire : « Attention, mon vieux… Si tu allais, comme hier… ! » Faut-il être bête pour se fourrer des choses pareilles en tête, juste à un moment où on a besoin de toute sa confiance en soi !… Naturellement ça ne manque pas : l’anxiété me prend et vlan ! comme la veille : la tape !

FINACHE.

Mon pauvre Chandebise !

CHANDEBISE.

Ah ! oui, mon pauvre Chandebise ! Car désormais, c’est fini ! Ça devient l’idée fixe ! Je ne me pose même plus la question ; je n’ose même plus me dire : « Ce soir, est-ce que je ? » non, je me dis : « Ce soir, je ne ! » Et vlan ! ça ne rate pas.

FINACHE, blagueur.

Oui, tandis que vous… !

CHANDEBISE.

Comment ?… Allons, Finache, voyons ! ce n’est pas le moment de plaisanter.

FINACHE, se levant.

Oh ! bien, quoi ? vous n’attendez pas que je