Page:Feydeau - La main passe !, 1906.djvu/16

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Francine, qui avait déjà entr’ouvert la porte pour sortir, piquée par cette appréciation, laissant retomber le battant de la porte et faisant un pas vers son mari. Quoi ?

Chanal.

Tu vois que je suis en train de parler dans mon instrument…

Francine, haussant les épaules.

Oh ! pfutt… Qu’est-ce que tu lui disais, à ton instrument ?

Chanal, maussade et maronnant.

Je lui disais… je lui disais… rien !… Seulement, tu arrives, là… je prononçais le discours que j’ai préparé pour Caroline à l’occasion de son mariage avec son Yankee… tu te mets à jacasser, naturellement le phonographe, ce pauvre appareil, il ne sait pas ! il ne distingue pas ; il enregistre ce qu’il entend…

Il est redescendu devant son phonographe dont il retire le diaphragme enregistreur pour le remplacer par le diaphragme répétiteur.
Francine, avec un rire joyeux.

Elle est bien bonne !… Alors, tout ce que nous avons dit, ça y est ?…

En ce disant, elle a déposé son chapeau et son boa sur le piano dont elle fait le tour pour redescendre n°(2) près de Chanal.
Chanal, qui a achevé son changement de diaphragme.

Mais dame !… Tiens, si tu en doutes !…

Il fait manœuvrer l’appareil…