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Scène VI

Les Mêmes, MASSENAY.
Tout à coup la porte du fond s’entr’ouvre doucement et l’on voit se glisser un bras au bout duquel une main tient un bougeoir allumé.
Tous, chuchoté.

La bougie ! la bougie ! la bougie !

Au bras succède un corps vu de dos et qui se glisse en catimini. C’est Massenay qui rentre et qui esquisse déjà le mouvement de se diriger à pas de loup vers sa chambre, quand il est accueilli par un cri général.
Tous, d’un seul et même cri de joie.

Ah !

Cette exclamation que Massenay reçoit de dos, lui produit l’effet d’un coup de pied dans les reins ; il pivote sur lui-même et reste coi sur place, abruti et souriant bêtement, pour dissimuler son embarras. Mais déjà Sophie est dans ses bras, radieuse, et l’entraîne vers le milieu de la scène. Belgence qui est remonté également à sa rencontre redescend à sa gauche. C’est une joie générale : Belgence exulte ; Auguste dans un besoin d’épanchement a pris la tête de Marthe entre ses deux mains et l’embrasse par deux fois sur les cheveux. Seul Planteloup regarde effaré.
Sophie.[1]

Émile ! Émile ! toi !…

  1. Au fond Lapige (1), Marthe (2), Auguste (3). Sur le devant de la scène, Sophie (1), Massenay (2), Belgence (3), Planteloup (4). Le secrétaire toujours à la même place.