Page:Feydeau - La main passe !, 1906.djvu/23

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Chanal, calme et ironique.

Ma foi…!

Francine.

Oh !… As-tu l’esprit assez perverti pour voir toujours le mal dans tout !… (Redescendant.) Un amant, j’ai un amant maintenant ! (Chanal hausse les épaules.) Quoi ? (Elle fait le geste de Chanal.) Qu’est-ce que ça veut dire, ce geste ?

Chanal, redescendant vers elle et avec bonhomie.

Mais non, ma pauvre enfant ! Je sais très bien que tu n’as pas d’amant.

Francine, étonnée et légèrement vexée.

Ah ?

Chanal.

Un amant, toi ? Ah ! je suis bien tranquille.

Francine, vexée.

Et pourquoi ça, je n’aurais pas d’amant ?

Chanal.

Parce que !… Parce que tout en toi démontre le contraire. Parce qu’il y a des femmes qui sont faites pour avoir des amants et d’autres qui ne le sont pas

Francine, révoltée.

Oh !

Chanal.

Parce que je n’ai pas vécu cinq ans avec toi sans te connaître à fond. Toi, un amant ? allons donc ! Tu as l’étoffe d’une brave petite femme, d’une bonne mère de famille… (Badin.) à qui il