Page:Feydeau - La main passe !, 1906.djvu/59

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même : il m’entretient de ses intrigues, mais anonymement.

Chanal.

Il ne m’en a pas ouvert la bouche !… Est-il bête de faire des cachotteries avec moi !… sans compter qu’à lui tout seul il n’arrivera à rien.

Massenay, s’asseyant de côté sur la chaise à gauche de la table, de façon à faire face à Chanal et à être adossé à la table.

C’est bien ce qui l’enrage.

Chanal.

Au moins, moi, j’aurais pu lui être de bon conseil… je lui aurais dis ce qu’il y avait à faire ; je connais la femme !

Massenay, curieux.

Tu la connais ?

Chanal, remettant les choses au point.

Je connais la femme… en général ! Enfin, je ne sais pas, j’aurais été le clairon qui sonne la charge ! « Aie donc, là !… en avant marche !… C’est qu’ça donc ! on n’a donc pas de c… cœur au ventre ! » J’aurais même dit la chose plus crûment, mais pour toi, je mets des formes.

Massenay.

Si tu crois que je ne lui ai pas dit tout ce qu’il y avait à dire…

Chanal.

Eh ! bien qu’est-ce qui le gêne ? Le mari ?