Page:Feydeau - La main passe !, 1906.djvu/98

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Francine, encore sous l’action de l’émotion qu’elle vient d’éprouver.

Ah ! c’est bête ! tu m’as fait une peur !

Massenay, abruti comme un homme qui vient de se réveiller.

Qu’est-ce qu’il y a eu donc ?

Francine.

Il y a que tu as rêvé tout haut. Ah ! J’en ai des palpitations !

Massenay, compatissant.

Oh ! c’est vrai ?

Francine, lui prenant la main et l’appuyant sur son cœur.

Tiens, regarde comme mon cœur bat.

Massenay.

Oh ! pauvre petite, je te demande pardon !… (Il saute hors du lit, enfile ses pantoufles, et tout en allumant le bougeoir qui est sur la cheminée.) Attends, je vais te donner un peu d’eau de fleur d’oranger… ça te remettra.

Il est en longue chemise de nuit, jambes nues, pantoufles aux pieds ; le bougeoir allumé à la main, il traverse la scène pour aller à la table préparer le verre de fleur d’oranger.
Francine, encore palpitante.

Ah ! non, tu sais, si tu es somnambule…

Massenay, après avoir déposé le bougeoir sur la table, tout en préparant la boisson.

Je ne suis pas somnambule, seulement j’ai l’habitude de dormir très peu couvert ; tu as voulu garder la couverture ouatée… Alors moi,