Page:Feydeau - La petite révoltée, 1880.djvu/10

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Lorsqu’il m’eut bien considérée,
Le vieux réfléchit un instant
Puis, d’une voix très altérée,
Dit en s’adressant à maman :

« Ah ! mademoiselle est charmante,
» Madame, et j’ai certain projet
» Dont vous serez ma confidente…
» Je veux vous parler en secret ! »

… Et maman m’a mise à la porte,
Sans égard pour ma dignité ;
Il a bien fallu que je sorte,
Mais vrai, c’est une atrocité !

Il faut toujours qu’on m’humilie !
« Maman ne me manque jamais !
» Hier, pour voir une comédie,
» Elle me conduit aux Français. »

Eh bien ! au plus joli passage
De cette pièce, elle eut le front
De me faire partir, ô rage !
Tout ça, pour me faire un affront !