Page:Feydeau - Le Bourgeon, 1906.djvu/197

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sais plus à quel saint me vouer. Alors j’ai pensé à m’adresser à vous comme on s’adresse… à un avocat consultant. Vous avez tant d’expérience !…

Etiennette, un peu ébaubie.

Moi, madame ! et en quelle matière ?

La Comtesse.

Eh ! bien voilà !… il s’agit de mon fils

Etiennette.

De monsieur l’abbé ?

La Comtesse.

Oui ! (Bas à Eugénie.) L’écrin… ! (Celle-ci, qui a assisté à toute cette scène, comme si elle planait dans d’autres régions, a un sursaut, tel quelqu’un qu’on rappelle à la réalité. La comtesse après un temps.) Passe-moi l’écrin !

Eugénie fait une moue, de victime résignée, et ouvrant son réticule en tire successivement : un mouchoir, un paroissien, puis un chapelet ; en le voyant, elle lève un regard au ciel, esquisse un signe de croix avec le chapelet - tout cela très discrètement - pendant que la comtesse donne des signes d’impatience.

La Comtesse, voyant qu’Eugénie n’en finit pas - avec un sourire gêné, à Etiennette.

Tout de suite, madame !

Nouveau signe d’impatience à Eugénie. Celle-ci a enfin trouvé l’écrin. Elle le passe à la comtesse, honteusement, les bras tendus vers la terre et en détournant