Page:Feydeau - Le Bourgeon, 1906.djvu/222

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Musignol, brusquement, et d’une voix sourde, à Etiennette qui est tout près de lui ; comme un gamin qui se repent et demande pardon ; les mots lui montant aux lèvres, rapides et pressés.

Etiennette ! Etiennette ! je me suis conduit comme une brute ! J’ai été fou ! J’ai vu rouge ! C’est la jalousie qui m’a fait perdre la tête ! Pardon ! pardon !

Etiennette.

Ce n’est pas à moi qu’il faut demander pardon, mais à celui que vous avez offensé.

Elle indique Maurice.

Maurice, qui, par discrétion, tourne le dos à la scène, la tête penchée et les bras croisés, se retournant et sur un ton de prière.

Madame !…

Musignol, résistant.

A lui !… A ce soldat !

Etiennette, rectifiant.

A monsieur l’abbé. (Musignol reste silencieux, mais on sent le combat qui se livre en lui.) Ah !… je le veux !

Elle passe au-dessus de Musignol et descend à sa gauche.

Musignol, après un dernier effort.
Sans bouger de place.

Monsieur l’abbé… je vous demande pardon.

Maurice, voulant lui épargner son humiliation. Mon lieutenant !… oh ! non !