Page:Feydeau - Le Bourgeon, 1906.djvu/35

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Eugénie, sur un ton de blâme dédaigneux.

Une toilette neuve !

Huguette, elle passe devant la Comtesse et va vers son père pour l’embrasser.

Oui ! c’est embêtant.

La Comtesse, corrigeant.

C’est ennuyeux, tu veux dire.

Huguette, dans les bras de son père et par-dessus l’épaule.

Non ! C’est pas assez !

Le Marquis.

Elle a raison : "embêtant", c’est encore faible.

Il embrasse sa fille.

La Comtesse, s’inclinant ironiquement.

Ah ? bien, bien !… (Changeant de ton.) Mais avec tout ça, je croyais que tu devais venir nous rejoindre à la messe ?

Huguette, allant vers la comtesse.

Mais oui, ma tante. (Montrant sa robe.) Vous voyez : j’étais prête ; j’avais même fait toilette. (S’asseyant sur le bord de la table, près de la Comtesse.) Seulement, voilà, au moment de partir, dans la cour des écuries, j’ai vu le nouveau cheval arrivé hier ! Vous ne pensez pas vous en servir, ma tante ? il est vicieux !