Page:Feydeau - Le Bourgeon, 1906.djvu/47

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Huguette, à Eugénie.

Oh ! Vous n’avez pas besoin d’inciter Maurice à me gronder ; il est déjà assez porté à voir tous mes défauts !

Maurice, avec douceur.

Tu m’en veux encore de ce que, hier, je me suis cru autorisé par l’affection que je te porte…

Huguette, sur un ton où perce un peu de dépit.

Mais pas du tout !… seulement je sens que je suis tellement indigne !…

Maurice.

Comme tu me parles durement ! Jadis nous étions si bons camarades !

Huguette, même ton.

C’est que, jadis, tu étais un garçon comme tout le monde. Maintenant tu es un saint !

Maurice, se défendant en souriant.

Oh !

Huguette.

Mais si ! Tout le monde est d’accord là-dessus. Eh ! bien, moi, je ne suis pas une sainte ; alors, n’est-ce pas, je sens tellement la distance !…

Maurice pousse un soupir.

La Comtesse, sur un ton de reproche.

Huguette ! mon enfant !