Page:Feydeau - Le Bourgeon, 1906.djvu/57

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L’Abbé, curieusement et avec bonne humeur.

C’est le numéro de cette semaine ? Oh ! vous permettez… ?

Il se lève.

Le Marquis, lui tendant le numéro.

Mais comment donc, monsieur le curé !

Les deux femmes échangent un regard d’étonnement.

La Comtesse.

Eh ! quoi, monsieur le curé, vous n’êtes pas scandalisé ?

Eugénie.

Le Rire, monsieur le curé ! le Rire !

L’Abbé.

Mais oui, madame, le Rire !… le rire est une belle qualité française qui n’a jamais contaminé personne, et ma foi, j’avoue que je le salue partout où je le rencontre.

Eugénie, n’en croyant pas ses oreilles.

Oh !

L’Abbé.

Vous me le prêtez, monsieur le marquis ?

Le Marquis.

Mais volontiers.

L’Abbé.

Merci.

Il plie le journal et le met dans la poche de sa soutane. — La comtesse, ahurie, a considéré cette scène bouche bée, les bras écartés. — Heurteloup qui est à côté d’elle, et qui n’a pas perdu de vue les journaux