Page:Feydeau - Le Bourgeon, 1906.djvu/74

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cette vue, cette mer verte ! cette bonne brise tiède ! Ça ne t’incite pas à l’amour ?

Guérassin, qui s’est levé sur ces paroles, allant se mettre à côté d’elle à sa droite.

Mais si, je te dis !

Il lui prend la taille.

Etiennette, se dégageant.

Oh ! là ! t’es bête ! (Changeant de ton.) Ah ! J’aimerais à prendre un bain là-dedans ! On se déshabillerait dans la cabine, là-bas…

Guérassin, d’une main lui prenant la taille, de l’autre le poignet et la faisant familièrement passer au 2.

Oui, eh bien ! on se baignera quand on sera arrivé à Roscoff ! On a emporté ses costumes et ses peignoirs pour ça ! Au moins là-bas, il y a des bains organisés.

Etiennette, sentimentale.

Justement, ce ne sera pas la même chose ! Se baigner avec un tas de gens qu’on ne connaît pas !… dans la même eau !

Guérassin.

On ne peut pourtant pas vous donner une mer par personne.

Etiennette, revenant à sa place primitive et désignant la mer.

Mais c’est ce qu’on a ici : l’Océan à soi