Page:Feydeau - Le Bourgeon, 1906.djvu/82

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Etiennette, avec décision.

Mon Dieu, madame, j’aime mieux être franche : je ne suis pas mariée. J’ai bien connu le chevalier de Marigny, mais il fut un ami et un père pour moi ; à ce point, que quand j’ai eu la douleur de le perdre, son nom m’est resté par l’habitude ; et comme aucun héritier n’était là pour le recueillir, j’ai continué à le porter au théâtre.

La Comtesse, refroidie.

Ah ! vous ?…

Elle se lève, Etiennette se lève également.

Guérassin, à part.

Aïe donc !

Il se lève à son tour. Seul Heurteloup reste assis.

Etiennette.

Quant à moi, mon nom est beaucoup moins aristocratique : je m’appelle vulgairement Charlotte Cunard, comme mon père qui tenait un petit café rue de la Tour d’Auvergne. Vous voyez donc, madame, que je serais fort en peine pour faire croire que j’ai du sang bleu dans les veines.

La Comtesse, pincée.

Mon Dieu, madame, après ce que…