Page:Feydeau - Le Bourgeon, 1906.djvu/89

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Vétillé, ahuri.

Hein ? (Retenant une envie de rire.) Ah ! non, non ! vous n’y êtes pas du tout ! Notez que je ne trouve pas mauvais qu’il fasse du footing avec madame, ou avec M. le curé, mais ce n’est pas du tout cela que j’entends.

La Comtesse.

Mais alors, quoi ? Quoi ?

Vétillé, s’emballant.

Mais ne comprenez-vous pas, madame, que ce qui travaille cet enfant, c’est sa jeunesse, c’est son printemps ! ne comprenez-vous pas qu’il subit la loi de la nature, commune à tous les êtres, commune aux oiseaux, aux fleurs, aux arbres, à tout ce qui a une vie ? C’est le bourgeon qui crrrève de sève jusqu’à éclater. (Esquissant le mouvement de remonter pour redescendre aussitôt.) Eh ! bien, nom de D… ! (Sur ce juron qu’il n’achève pas, Eugénie et la comtesse comme deux poules effarouchées se rapprochent instinctivement l’une de l’autre. Eugénie fait un rapide signe de croix. La comtesse contracte sa figure comme lorsqu’on entend scier un bouchon.) qu’on fasse donc ce qu’il faut pour qu’il éclate.

La Comtesse, commençant à s’énerver.

Mais qu’est-ce qu’il faut, docteur ?