Page:Feydeau - Le Bourgeon, 1906.djvu/93

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sans mariage encore ! Voyons, M. le Curé, parlez, dites votre indignation.

L’Abbé, entre la comtesse assise, et Eugénie.

Ah ! madame, la question est grave, et vaut qu’on y réfléchisse.

La Comtesse.

Hein ?

Eugénie.

Comment, vous ne frémissez pas ?

L’Abbé.

Je suis bien obligé de tenir compte de l’état particulier de Maurice. Il est établi que son tempérament manifeste des exigences impérieuses qui rejaillissent sur sa santé. Eh bien ! qui vous dit que ce tempérament qu’il ignore aujourd’hui ne le trahira pas quelque jour ?

Eugénie.

C’est vous, monsieur le curé, qui parlez ainsi !

L’Abbé.

Mais oui, madame, c’est moi. Le vœu de chasteté est un sacrifice dont on ne mesure souvent pas assez l’étendue. Au moins, Maurice, s’il le prononce quelque jour le fera-t-il en connaissance de cause ; et,