Page:Feydeau - Le Mouchoir, monologue en vers, 1881.djvu/8

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Tout le monde s’accorde à dire

Que je suis un très grand talent !…

Et, vrai ! vous savez, là, sans rire :

Je suis étonnant ! étonnant !


Ma voix possède tant de charmes

Qu’on voudrait toujours m’écouter,

Et je fais couler force larmes,

Lorsque je me mets à chanter !


Bref, mon mérite est manifeste !…

Eh bien ! le croiriez-vous pourtant ?

Malgré cela je suis modeste !…

Cela sied bien au grand talent !


Jamais, jamais, je ne me vante ;

J’attends qu’on vienne me chercher…

Mais ma valeur est si brillante,

Qu’on sait toujours me dénicher !…