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Page:Feydeau - Le Petit Ménage.djvu/16

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LE PETIT MÉNAGE


Il fait : « pfut ! pfut ! » son dos se voûte…
Ce sera terrible, sans doute !
Oui ! tremblez, pauvres amoureux !
Quelles effroyables tempêtes,
Et quels cataclysmes affreux
Vont s’amonceler sur vos têtes,
Malheureux !
Déjà je prévois un carnage,
Et tout pâle, les yeux hagards,
Je n’en veux pas voir davantage
Et je détourne les regards !…
… Mais quoi ? Rien ? Tout est en silence !
Seul, dans l’air roule un ronron régulier,
Et pas de bruit, de violence,
Pas de combat ? C’est singulier !
Ah çà, Minet, cette vengeance ?…
Minet ! ah ! c’est un esprit fort !
Savez-vous bien ce qui se passe ?
Minet, cet époux en disgrâce,
Sachant se soumettre à son sort,
philosophiquement s’endort
Auprès du couple qui s’embrasse.