Page:Feydeau - Le mariage de Barillon, 1890.djvu/100

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(Il va à la porte de droite, deuxième plan.) Pauvre femme ! Je devine sa joie quand elle va me revoir. Il tire la porte à lui.

Voix de Madame Jambart. — On n’entre pas !

Jambart. — Mais c’est elle, c’est sa voix ! Frédégonde, ouvre-moi, mais ouvre-moi donc ! (Il pousse la porte. On entend un cri de Mme Jambart. — Jambart gagne le milieu de la scène.) Hé ! que diable ! qu’est-ce qui t’arrête ? C’est moi, ton homme ! Viens donc embrasser ton époux !


Scène XIV

Jambart, Mme Jambart

Madame Jambart, paraissant. — Emile !

Jambart. — Eh ! oui, C’est moi ! Ton Emile ! Ah, chère ! quelle joie de te revoir ! (Avec élan.) Ah ! (Il l’enlace de ses deux bras et la tient un instant embrassée, puis, lui prenant les deux mains.) Mais laisse-moi te regarder ! (Nouvel élan.) Ah ! (Il la serre contre sa poitrine. — Et à part,) Oh ! elle a un coup de vieux !

Madame Jambart, émue. — Alors, c’est vous ?

Jambart. — Oui, ça t’étonne ! eh !… Et moi donc, je me demande si je rêve ! J’en ai vu de rudes, va !

Madame Jambart. — On m’avait dit que tu avais été mangé par les poissons.