Page:Feydeau - Le mariage de Barillon, 1890.djvu/133

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Ursule. — Voilà, madame. (Elle pose son plateau, puis va chercher au fond l’autre chaise qu’elle porte jusqu’à la table. — On s’installe. — Les deux hommes sont aux deux extrémités de la table, Jambart à droite, Barillon à gauche, profil au public. — Mme Jambart est face au public à côté de Jambart ; il reste une place libre, à côté d’elle, pour Virginie.) Maintenant j’ai le regret de dire à Madame que je serai obligée de quitter le service de Madame.

Tous. — Comment ?

Madame Jambart. — Vous n’êtes donc pas bien ici ?

Ursule, n° 1. — Ce n’est pas que je sois mal, mais Madame comprend !… Je veux me marier un jour ou l’autre, et j’ai le souci de ma réputation.

Madame Jambart, tout en préparant le thé. — Eh bien ?

Ursule. — Eh ! bien, plusieurs personnes de ma famille m’ont fait remarquer qu’en restant dans une maison où il y a trois maîtres mariés ensemble… Madame comprend ?…

Madame Jambart. — Ah ! je vous trouve superbe, vous, à qui j’ai connu deux liaisons à la fois.

Ursule. — C’est possible, Madame, mais les miennes étaient illégitimes.

Barillon. — Ah ! c’est admirable !

Madame Jambart. — C’est bien ! nous acceptons vos huit jours. Allez prévenir Mademoiselle que nous sommes rentrés.