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Page:Feydeau - Le mariage de Barillon, 1890.djvu/89

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Scène IX

Barillon, puis Mme Jambart

Barillon, tout en pétrissant nerveusement et sans y prendre garde le télégramme qu’il finit par mettre en boulette. — "Panné !" Il m’a appelé "panné" On dirait que chacun se donne le mot pour m’horripiler, Ah ! j’en ferai une maladie !

Il jette la boulette de papier par terre et se laisse tomber sur le canapé.

Madame Jambart, entrant de droite ; elle a un peignoir très élégant et porte les cheveux dans le dos comme une jeune fille. — Ah ! mon cœur bat ! Il bat comme à une petite vierge !… Où est-il ? Ah ! le voici ! Pourvu qu’il me trouve gentille.

Barillon, sur le canapé, tournant le dos à Mme Jambart, et rêvant. — Ah ! Virginie ! (Mme Jambart l’embrasse.) Ah ! c’est elle !… (Se retournant et voyant Mme Jambart.) Oh ! là ! là !

Madame Jambart, n° 2. — Je vous demande pardon, mon ami, mais le bonheur…

Barillon, se levant. — Ah ! Oui, c’est vrai ! Me voilà revenu à la réalité. J’oubliais ! Vous ne pouviez pas me laisser dormir ?

Madame Jambart. — Est-ce qu’on dort le jour de ses noces ?

Barillon, passant à droite, n° 2. — Ah, bien ! Vous verrez si je ne dormirai pas, par exemple.