Page:Feydeau - On purge bébé !, 1910.djvu/27

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Julie, relevant ses bas avec brusquerie.

Oui, oh !… (Reprenant.) Tout ça parce que je préfère faire mon cabinet de toilette moi-même ! (Remontant, tout en parlant, par l’extrême droite, jusqu’au-dessus de la table de travail.) Ah ! tu es bien le premier mari qui reproche à sa femme de s’occuper de son ménage.

Follavoine

Pardon ! pardon, entre s’occuper de son ménage et…

Julie, nerveuse, rangeant machinalement les papiers sur la table de son mari.

Tu aimerais mieux, n’est-ce pas, que je fasse comme toutes ces dames que je vois ?… Que je ne pense qu’à m’attifer, qu’à créer de la dépense ?…

Follavoine, apercevant le jeu de scène de Julie et tremblant pour ses papiers.

Oh ! là !… Oh ! là !

Il se précipite pour les défendre.
Julie, de même.

Toujours debout : au Bois, aux courses, dans les grands magasins…

Follavoine, défendant ses papiers comme il peut.

Non, je t’en prie !… je t’en prie !…

Julie, continuant, sans se démonter

… Au skating le matin ; au skating l’après-midi !

Follavoine, de même.

Je t’en prie, veux-tu… ?

Julie, de même.

Quel joli but dans l’existence !