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Page:Feydeau - Tailleur pour dames.djvu/22

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Moulineaux, distrait.

Allons ! tant mieux, tant mieux !

Il est presque au fond, vis-à-vis la porte par laquelle est sortie Yvonne.
Bassinet.

Comment tant mieux ?

Moulineaux, se reprenant.

Je veux dire : tant pis, tant pis !

Il redescend à droite.
Bassinet, amer.

Vous ne le croiriez pas.. ce que c’est que la vie… Elle m’a été enlevée dans l’espace de cinq minutes !

Moulineaux, ennuyé.

Enlevée ? Par une attaque d’apoplexie ?

Bassinet.

Non ! par un militaire… Je l’avais laissée sur un banc aux Tuileries… Je lui avais dit : attends-moi, je vais jusque chez le marchand de tabac pour allumer un cigare. Je ne l’ai jamais retrouvée ! (On sonne.) On a sonné !

Moulineaux, à part.

C’est Étienne.

Il remonte.
Étienne.

Monsieur, c’est un monsieur qui demande à vous parler. Voici sa carte.

Moulineaux, échangeant un sourire d’intelligence avec Étienne.

Voyons… ah ! parfaitement… (À Bassinet.) Je vous demande pardon, monsieur Bassinet, c’est un raseur, mais je ne peux faire autrement que de le recevoir.

Bassinet.

Un raseur !… Ah ! je connais ça, faites-le entrer !… (S’asseyant à droite.) Je vais rester là, ça le fera partir.

Moulineaux, à part.

Hein ? Comment, il va rester là ! quelle colle ! (Haut.) C’est qu’il veut me parler en particulier…