Page:Feydeau - Tailleur pour dames.djvu/49

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et allant à lui.) Alors, voilà le docteur ! (Haut, à Bassinet.) Monsieur, je suis resté pour vous faire mes excuses.

Bassinet, qui est en train de lisser son chapeau, ne comprenant pas, se retourne pour voir à qui s’adresse l’apostrophe d’Aubin, puis, voyant que c’est à lui.

Vos excuses ?

Aubin.

Oui, à cause du paletot.

Bassinet, qui ne comprend pas.

Du paletot, oui !… il n’y a pas de quoi ! (Revenant à son idée fixe.) Tenez ! permettez-moi de vous en raconter une bien bonne ; figurez-vous que j’avais pour locataire une couturière…

Aubin, qui a été accompagné malgré lui, jusqu’au bout, par Bassinet.

Oui, parfaitement !… mais je vous demande pardon… J’ai bien l’honneur…

Il sort par le fond.
Bassinet, ahuri.

Il s’en va aussi. (Apercevant Étienne qui est resté là et le regarde avec un sourire bête.) Ah ! le domestique ! (À Étienne.) Je vais vous en raconter une bien bonne.

Étienne, redevenant sérieux.

C’est que j’ai là, à l’office…

Bassinet, sans l’écouter, le faisant asseoir à côté de lui, à gauche[1].

Oui… eh bien ! Figurez-vous que la couturière avait pour protecteur… (Profitant d’un moment où Bassinet, se complaisant dans son récit, ne le regarde pas, Étienne s’esquive à pas de loup par le fond. Ahurissement de Bassinet en se trouvant seul… Scène muette, pendant laquelle il cherche où a pu passer

  1. É. 1 — B. 2.