Page:Feydeau - Tailleur pour dames.djvu/57

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Moulineaux.

Non !… Euh ! c’est-à-dire si… j’en ai trop, seulement ils sont à l’atelier !… dans mes ateliers !… Mes vastes ateliers.

Aubin.

Il est très original, ce couturier… Mais dites-moi donc, monsieur ?… monsieur ? comment donc déjà ?

Suzanne, cherchant un nom qui ne vient pas.

Monsieur…

Moulineaux, vivement.

Machin… Monsieur Machin !…

Aubin.

Machin ! Attendez donc ! mais j’ai déjà entendu ce nom-là quelque part.

Moulineaux.

Oui, Machin, c’est assez répandu. Nous sommes beaucoup de « Machin ».

Aubin.

Mais au fait… votre figure ne m’est pas inconnue… Où donc vous ai-je vu ?

Moulineaux, tâchant de dissimuler son visage et parlant le dos à demi tourné.

Je ne sais pas… (À part.) Pourvu qu’il ne me reconnaisse pas ! (Haut.) Sans doute dans un endroit public… dans un monument… J’y vais beaucoup… au Panthéon… Panthéon-Courcelles…

Aubin.

Non… Ah ! je sais… c’est chez Moulineaux… le médecin de ma femme ; je vous ai entrevu… Vous vous faites bien soigner chez Moulineaux ?

Moulineaux, tâchant de prendre l’air dégagé.

Ah ! si peu. Vous savez, ça ne compte pas.

Aubin.

Vous avez raison… C’est un charlatan !