Page:Feydeau - Théâtre complet, volume 2, 1948.djvu/255

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

hommes du monde ! Je n’ai plus qu’à m’en aller… Où est ma mantille ?

Gentillac, très aimable. — Par là, la sortie, madame !

Elle entre à droite.

Clarisse. — Ah ! on vous en donnera des parties fines, M. Fauconnet.

Fauconnet. — Clarisse !

Clarisse, remontant à gauche. — Et ce n’est pas assez de ses orgies, il a encore le cynisme de m’y inviter.

Fauconnet. — Moi ?

Clarisse. — Oui, avec ma bonne !

Elle redescend à droite.

Fauconnet. — Oh !

Gentillac. — Voyons, Madame…

Clarisse. — Ah ! vous !… vous faites un joli métier !

Elle gagne la gauche.

Scène XVII

Les Mêmes, Rigolin, Bamboche

Bamboche, paraissant au fond avec Rigolin. — Nous revoilà ! ohé ! ohé !…

Rigolin. — Dis donc, Fauconnet ! Pourquoi m’écris-tu de ne pas t’attendre et d’aller me coucher en m’appelant "Ma chérie" ?

Fauconnet. — Hein !

Clarisse. — Il vous a écrit ça ?

Rigolin. — Mais oui, ma belle enfant, tenez !

Il lui tend la lettre.

Fauconnet. — Rigolin !

Rigolin, considérant Clarisse. — Charmante, ta petite recrue du bal de l’Opéra !

Il lui prend la taille.

Clarisse. — Monsieur !

Elle lui donne un soufflet.

Fauconnet. — Malheureux ! c’est ma femme !

Rigolin. — Diable ! (Saluant Clarisse.) Enchanté, Madame !

Clarisse. — Oui, monsieur, sa femme… sa femme qui est enchantée également de tout ce qu’elle apprend… Ah ! Ah ! c’est au bal de l’Opéra que vous êtes allé chercher votre tendron…

Fauconnet. — Clarisse !

Clarisse, à Rigolin. — Et maintenant, Monsieur, que je vous rende votre lettre. Non, pas celle-là… "Ne m’attends pas, couche-toi…" c’était pour moi… (Tirant l’autre carte de sa poche.) Mais ceci : "Nous soupons au Café Anglican avec Gentillac, viens nous retrouver. Amène Emilie". Emilie c’est Madame, sans doute ?

Bamboche, descendant. — Euh… Oui, Madame.

Clarisse. — N’est-ce pas ?…Oui ! Moi, j’avais cru que c’était ma bonne. (Bamboche remonte. Remettant la lettre à Rigolin.) Eh ! bien, c’est pour vous.

Rigolin remonte vers Bamboche.

Fauconnet. — Là ?… tout est arrangé !

Clarisse. — Allez, Monsieur ! Passez devant ! Nous nous expliquerons à la maison.