Scène III
Les Mêmes, Marthe venant du fond
Amandine. — Elle !… Ah !… À la grâce de Dieu !…
Elle se sauve par la droite.
Marthe, passant devant le docteur et descendant au deuxième plan. — Bonjour, docteur…
Landernau, saluant. — Madame…
Marthe, s’asseyant sur la chaise à droite du guéridon. — Eh bien !… Je fais fuir votre femme ?
Landernau. — Oui !… euh !… non !… Et votre mari va bien ? Il descend et s’assied sur la chaise à gauche du guéridon.
Marthe. — Oui… Il n’est pas encore rentré… Il est à l’Opéra… C’est en ce moment que M. Dufausset passe son audition, et mon mari a tenu à assister à son triomphe.
Landernau. — Et il l’aura… Il a une voix si merveilleuse… À ce que dit Bordeaux… parce que moi… Maintenant, vous savez… il y a une différence. de climat… Et puis… on a peut-être besoin de s’y faire…
Marthe. — C’est la méthode italienne…
Landernau. — Apparemment. À part cela… c’est un garçon bien charmant.
Marthe. — Mon mari l’adore…
Landernau, à part. — Pas étonnant !… c’est toujours comme ça !… (Haut.) À propos de lui… voilà un petit mot qu’il m’a chargé de vous remettre… et je…
Il remet le papier à Marthe et remonte derrière le guéridon.
Marthe, se levant. — Voyons… (Elle ouvre le billet. Lisant.) "Il faut à tout prix que je vous parle…" (À part.) L’imprudent !… (Haut.) Oui, oui… je sais ce que c’est… un renseignement que je lui avais demandé.
Landernau. — Ah !… C’est un…
Marthe. — Oui… Je vous remercie bien…
Landernau. — C’était bien pour elle… J’aime mieux cela !
Il sort par la gauche, deuxième plan.
Scène IV
Marthe, puis Lanoix, puis Amandine
Marthe, seule. — On n’a pas idée de confier des lettres si compromettantes à un tiers… Heureusement que Landernau ne s’est pas méfié !…
Elle s’assied sur le canapé.
Lanoix, entrant du fond droite. — Eh bien !… vous savez, elle n’y était pas dans la serre. Tiens, ce n’est plus Bibiche, c’est Mme Pacarel.
Marthe. — Ce Dufausset a une audace !…
Lanoix, saluant. — Madame…
Marthe. — Que peut-il m’écrire ?