Page:Feydeau - Théâtre complet, volume 6, 1948.djvu/224

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Serge. — Voilà ce que tu faisais pendant mon absence, tu me trompais avec des gigolos. (Elle hausse les épaules.) Où est-il cet homme ?

Paulette. — Il est parti.

Serge. — Sans pantalon ?… invraisemblable !

Paulette. — Comme tu voudras ! S’il te suffit de trouver un pantalon pour en conclure immédiatement… Ah ! tu as de l’imagination !

Serge. — Tu ne veux pas me dire à qui est ce pantalon ?

Paulette, gouailleuse. — A moi !

Serge. — C’est bien ! -(Allant à la porte par laquelle sont sortis les domestiques.) Isidore ! Philomèle !… la fille de cuisine !

Scène VIII

Les mêmes, Isidore, Philomèle, puis Snobinet.

Isidore et Philomèle. — Monsieur !

Serge. — Et la fille de cuisine ?

Isidore. — La f… (Appelant.) Victoire ?… Venez, Victoire !

Serge. — Ah ! elle s’appelle Victoire ?

Paraît Snobinet.

Isidore. — Entrez, ma fille, monsieur vous appelle…

Paulette. — Tu vas interroger les domestiques à présent ?

Serge. — Parfaitement.

Paulette. — Mes compliments !

Serge, tenant le pantalon derrière son dos. — Quel est le polichinelle qui a couché ici ?

Isidore et Philomèle. — Monsieur ?

Serge. — Je vous demande quel est le polichinelle qui a couché ici.

Isidore. — Je n’ai pas vu de polichinelle, monsieur.

Serge. — Ah !

Philomèle. — Moi non plus.

Serge. — Ah ! et vous ?

Snobinet. — Je n’ai… je n’ai pas vu de polichinelle… non !

Serge. — C’est parfait ! et cette culotte, la connaissez-vous ?

Isidore et Philomèle. Non.

Serge, à Snobinet. — Vous ne connaissez pas cette culotte ?

Snobinet. — Est-ce bien une culotte ?

Serge. — Enfin, ce pantalon ! ne jouons pas sur les mots.

Snobinet. — Ce… ce n’est pas à moi.

Serge. — Je le pense bien ! Cette fille est stupide. (A Paulette.) Allons ! je vois que votre personnel est bien stylé.

Isidore et Philomèle, protestant. — Monsieur !

Serge. — Assez ! mais comme il ne me convient pas de jouer un rôle ridicule,… au revoir, Madame ! tout est fini entre nous.

Paulette. — J’allais vous en prier.

Serge. — C’est très bien ! Quant à ce pantalon, puisqu’il n’est à personne, je l’emporte, S’il a un propriétaire, il saura où le retrouver.

Paulette. — A ton aise.

Snobinet, navré, à part. — Il emporte mon pantalon.

Serge. — Je ne m’abaisserai pas à faire une perquisition. Cela n’en vaut vraiment pas la peine, seulement. (Allant ouvrir la porte de la chambre à