Page:Feydeau - Théâtre complet, volume 6, 1948.djvu/253

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Isidore. — Non ! tout ça à la fois ?

Tous. — Tout ça.

Isidore. — Ben, vrai ! j’en ai pour mon argent !

Snobinet, avec élan. — Ah ! je ne saurais vous dire… Vous savez, si jamais vous avez besoin de moi…

Isidore. — Vous êtes bien bon.

Snobinet. — Si vous avez jamais envie de places de théâtre.

Isidore. — C’est vrai ?… à l’œil ?

Snobinet. — Mais je crois bien, à l’œil ! Ah ben ! Si les gens comme vous devaient payer au théâtre, à qui donnerait-on les billets de faveur ?

Isidore. — Ah ! bien, avec plaisir. (A Actinescu.) Le théâtre, c’est si cher !

Actinescu. — Certes ! (A Paulette.) Voulez-vous me présenter à monsieur Raclure que je n’ai pas le plaisir ?…

Paulette. — Comment, vous ne lui avez pas été présenté ?

Actinescu. — Je n’ai pas eu cet honneur.

Isidore. — C’est vrai, Monseigneur, on n’a pas eu l’honneur…,

Paulette, — Oh ! (Présentant.) Son Altesse royale Monseigneur le prince Actinescu ! M. Isidore Raclure.

Isidore. — Certainement ! certainement !

Actinescu. — Je ne saurais vous dire, monsieur, combien…

Isidore. — Avec joie ! avec joie ! Il l’embrasse.

Tous. — Ah ! bravo.

Actinescu. — Mais croyez que je suis très flatté.

Paulette. — A la bonne heure.

Isidore. — Ah ! je suis si heureux.

Paulette. — Oh ! mais débarrassez-vous donc ! Votre chapeau vous gêne.

Isidore. — Oh ! ben, tout à l’heure, en retournant à la cuisine.

Paulette. A la cuisine ! à la cuisine ! voulez-vous bien…

Isidore. Oh ! madame ! madame…

Mittwoch. — Allez ! allez ! donnez votre mou…

Isidore. — Oh ! oh !

Mittwoch, le lui arrachant. — Allez, voyons ! (A Philomèle.) Emportez le mou ! Emportez le mou !

Philomèle. — Oui, monsieur.

Paulette. — Et avec soin, Philomèle, avec soin.

Philomèle. — Oui, Madame.

Elle sort.

Paulette. — Allez ! asseyez-vous ! asseyez-vous !

Isidore. — Moi ?

Mittwoch. — Vite ! vite ! de quoi s’asseoir.

Serge. — Attendez ! attendez !

Actinescu. — Tenez, voilà une chaise.

Snobinet. — Non, celle-ci est meilleure.

Paulette. — Mais non, un fauteuil, voyons ! ou là, là, sur la chaise-longue.

Isidore. — Oh ! oh !

Paulette. — A côté de moi.

Isidore. — Moi ! moi ! à côté de… oh ! madame ne voudrait pas.

Paulette. — Oh ! vous n’allez pas faire des manières, voyons.

Mittwoch. — Maintenant que vous êtes un Monsieur…