Page:Feydeau - Théâtre complet, volume 8, 1948.djvu/227

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Le Duc. — Oh ! non ! Quel scandale ! Quelle soirée ! (Allant à Serge.) Oh ! excusez ce crétin ! Majesté, je suis confus.

Serge, souriant. — Laissez donc, je le connais.

Le Duc. — C’est égal, une histoire pareille ! (Se rappelant, voyant le roi, ce dont il a été question entre eux.) Au fait, Sire, vous avez vu la personne ?

Serge, les yeux brillants. — Oui, oui !

Le Duc. — Elle vous plaît ?

Serge. — Si elle me plaît !

Il cherche des yeux la Duchesse qu’il n’aperçoit plus à droite.

Le Duc. — Eh bien ! soit. Elle aura donc l’honneur d’attendre Votre Majesté, demain, dans un appartement à la disposition de Votre Majesté, 17, rue de Milan.

La Duchesse, qui pendant ce qui précède a fait le tour au fond et redescend à gauche. — Bien.

Serge, lui serrant la main. — Ah ! Duc, vous êtes précieux !

Le Duc, très ému de ce témoignage de satisfaction. — Oh !… Votre Majesté me comble !… (En relevant la tête, il aperçoit la Duchesse à sa droite.) Ah !… et maintenant, daignez me permettre de présenter à Votre Majesté la Duchesse Pitchenieff, ma femme !

Serge, ahuri. — Non !

Le Duc, avec satisfaction. Mon Dieu, oui !

Serge, s’effondrant dans le fauteuil, de stupéfaction, tandis que la Duchesse, un doigt sur la bouche, en appelle à sa discrétion : — Ah !…

RIDEAU