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Une Dame.

Qui semblent des vagues

Toutes.

Lorsque vous bougez.

Quatrième Dame.

De la toile fine

Toutes.

Voilant vos appas,

Une Dame.

Où tout se devine.

Toutes.

Voilà le programme
Par nous édicté,
Appliquant, Madame,
Cette vérité

Les Dames.

Cette vérité,
Que le grand attrait de la femme
Quand elle est belle, est sa beauté.

Reprise en Chœur. — C’est le coucher… etc.

Tout cet ensemble est accompagné par le tocsin qu’on entend en sourdine au loin.

Margot, (à Gilonne qui entre). — Qu’apportes-tu là, nourrice ?

Gilonne. — La fleur d’oranger comme il convient, Majesté et la pommade, (émue). Pauvre mignonne ! (Elle l’embrasse).

Margot. — Allons, voyons, Gilonne !… pas de vaine sensiblerie.

Gilonne. — Madame, c’est plus fort que moi ! Quand je pense que j’ai nourri la reine de mon lait… et qu’aujourd’hui !… tout à l’heure !

Margot. — C’est bien, Gilonne. Mesdames, vous pouvez vous retirer.

Les dames font la révérence et sortent par la gauche, tandis que l’orchestre reprend en sourdine le motif du chœur. Le tocsin se fait entendre plus fort.

Scène II

MARGOT, GILONNE

Margot. — Mon Dieu ! encore ce bruit de cloches ! On dirait un signal d’alarme !

Gilonne. — Oh ! non, Majesté !… Ce sont des sonneries de liesse en l’honneur du mariage de la Reine Margot avec le roi de Navarre.

On entend quelques coups de feu lointains.