Scène VII
Lebel. — La Marquise de Pompadour.
Tous. — La Marquise !
Follentin. — La Pompadour ! C’est la Pompadour !
Le Page. — La Marquise ! (À Follentin.) Je te demande pardon, mon enfant, il faut que j’aille au-devant d’elle.
Follentin. Va ! Va ! Grand-père ! Enfin, je vais donc voir la Pompadour !
Voici la Pompadour,
Belle comme l’amour,
Pompadour dont les charmes
Ont fait rendre les armes
Aux puissants de la Cour,
Voici la Pompadour.
Follentin, parlé. — Mon Dieu ! Qu’elle est belle !
Louis XV. — Soyez la bienvenue, marquise.
La Pompadour, faisant la révérence. — Sire !
Louis XV. — Eh bien ! la jeune personne ?
La Pompadour. — Ah ! Sire ! Sire ! Vous êtes dur !
Louis XV. — Plaît-il ?
La Pompadour, à mi-voix. — Monarque cruel ! Tu as donc oublié les heures d’amour passées ensemble ! Les serments éternels !… Louis ! Louis !
Louis XV, Là mi-voix. — Ah ! non ! Je t’en prie, Antoinette ! Pas d’histoires à la Cour !
Follentin, à part. — Oh ! Le torchon brûle !
La Pompadour. — Ah ! Louis ! Louis !
Louis XV. — Ah ! non ! madame. Je vous en prie, pas de romances.
La Pompadour. — C’est bien, Sire ! (À Lebel.) Faites avancer la chaise de Mademoiselle Bécu.
Louis XV. — Il faudra que je lui fasse changer ce nom-là ! (Pendant ces répliques, une seconde chaise à porteurs a paru.)
La Pompadour, allant à la chaise à porteurs dont les laquais ont ouvert les portes. — Descendez, ma mignonne, que je vous présente à Sa Majesté.
Jeanne, en grande toilette. — C’est pas de refus !
Tous, y compris le Roi et Follentin. — Qu’elle est belle !
Jeanne, riant. — Je dois avoir l’air d’un chien habillé, comme ça.
Louis XV. — Venez, mon enfant !
Jeanne se prenant les pieds dans ses jupes et manquant de tomber. — Ce qu’on est peu à l’aise dans ces falbalas !
Toutes les Dames font la révérence. — Madame !