Page:Feydeau - Théâtre complet, volume 9, 1948.djvu/171

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Louis XV, à Follentin. — Et toi, Lebel.

Follentin. — Sire !

Madame Follentin. — Comment, Lebel !

Follentin. — Chut ! Tais-toi !

Louis XV. — Conduis ces dames à mes appartements

Follentin. — Comptez là-dessus, Sire !

Louis XV, à la Pompadour. — Venez, Madame !

Jeanne et La Pompadour. — Oui, Majesté.

Elles font la révérence. Ils remontent.

Follentin. — Et maintenant, filons !

Madame Follentin. — Oh ! oui ! filons !

Follentin. — J’en ai assez de Louis XV.

Madame Follentin. — Et nous donc !

Follentin. — La vérité, c’est que je me suis trompé de route, au lieu d’aller chercher le bonheur dans le passé, j’aurais dû aller le demander à l’avenir.

Madame Follentin et Marthe. — Oh ! oui, alors !

Follentin. — Vous êtes de mon avis ?

Les Dames. — Oh ! oui !

Follentin. — Alors, donnons-nous la main et disons ensemble ! Sale époque ! Ah ! sale époque !

À ce moment sort de terre une automobile fantastique dont le chauffeur est le « Temps ».

Le Temps. — Tu voudrais aller dans l’avenir, Follentin ?

Tous les Follentin. — Oh ! oui ! oui ! l’avenir !

Le Temps. — Montez donc avec moi ! (Tous les Follentin montent dans l’automobile.) Et en route pour l’an 2 000 !

L’automobile disparaît sous terre.

Le Capitaine. — Le Concert du Roi !

Louis XV, à toute la Cour qui a paru pendant ce qui précède. — Prenez place, mesdames ! (Toute la Cour se groupe et s’assoit. Louis XV entre ses trois favorites : Madame de Châteauroux, La Pompadour et Jeanne Bécu. Rameau paraît et salue le Roi.) Si vous voulez commencer, M. Rameau !

Rameau se met à un clavecin qu’on a apporté et se met à jouer. Le rideau baisse lentement sur ce tableau.


RIDEAU