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Page:Feydeau - Théâtre complet IV (extraits), 1995.djvu/113

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dame… entre nous, je crois qu’elle vous a dans le nez.

Edgard. — Moi ?…

Jenny.

— Oui, vous avez beau faire la roue devant elle… et prendre des airs penchés… ça ne mord pas… Voulez-vous que je vous dise ?… Elle en a plein le dos de votre bobine !

Edgard. — Hein ! Ah ! ça, dites donc… mais ne vous gênez pas… (à part.) En voilà une fille !

Jenny.

— Ah ! on s’amuse bien à l’office de votre blackboulage.

Edgard. — Oh ! blackboulage… blackboulage… pas tant que ça… et puis d’abord, ça ne vous regarde pas, tout ça… fichez-moi la paix… blackboulage, c’est vexant… Oh mais j’aurai ma revanche.

Jenny.

— Tiens ! voilà Monsieur… (Elle sort.)


Scène II

Marcassol, Edgard.

Marcassol, un paquet de journaux sous le bras. — Tiens Edgard… vous n’avez pas vu ma femme ?

Edgard.— Non, justement je la cherche… Je lui apporte une baignoire pour le Palais-Royal.

Marcassol.

— Ah ! vous voulez vous mettre bien dans ses petits papiers… vous avez raison. Je ne sais ce qu’elle a, ma femme, mais je la trouve froide avec vous.

Edgard. — A qui le dites-vous ?…

Marcassol.

— Moi qui voudrais vous voir si bien unis ! parce que deux cousins !… et puis enfin, l’ami du mari doit être l’ami de la femme.

Edgard. — Et réciproquement.

Marcassol.

— C’est logique… mais je suis sûr qu’elle se calmera, ne vous découragez pas; à part cela, vous êtes content de votre appartement ?

Edgard. — Oh ! tout à fait content… si ce n’est qu’il y pleut comme dans la cour.

Marcassol.

— Oui, il est peut-être un peu humide, mais on s’y fait très vite.