Page:Feydeau - Théâtre complet IV (extraits), 1995.djvu/140

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Edgard. — Le fait est qu’il a tranché la difficulté.

Marcassol.

— Moi !

Edgard. — Mais certainement ! ah ! ce bon Marcassol !

Clarisse. — Mais nous aurons encore besoin de vous. Tantôt l’on apporte la corbeille ! Aussi nous vous gardons à déjeuner.

Marcassol.

— Ah ! vous êtes bien aimable…

Clarisse. — je vais dire qu’on ajoute un plat de plus… nous avons l’ordinaire… nous pensions déjeuner tête à tête.

Edgard. — Et nous n’attendions pas d’étranger.

Marcassol.

— Ah ! bon, bien, bien ! Si vous voulez que je m’en aille ?

Clarisse. — Oh ! Nous aurons le temps de nous rattraper.

Edgard. — Nous rattraper, ma chérie ! Oh ! oui, nous nous rattraperons. (Il la prend par la main ;)

Marcassol.

— Hum ! Hum !

Edgard. — Allons ! va, mon ange, va ! (il lui baise la main avec transport.)

Clarisse. — Voulez-vous me laisser. (Elle se sauve.). Il est furieux.


Scène VI

Marcassol, Edgard.

Marcassol, rageant. — Son ange ! votre ange ! Vous pourriez mesurer vos expressions !

Edgard. — Eh bien ! quoi donc ! qu’est-ce qui vous prend ?

Marcassol.

— Vous manquez de tenue, c’est indécent : vous êtes là à l’embrasser depuis une heure…

Edgard. — Eh bien ! qu’est-ce que ça vous fait ? Elle n’est plus votre femme.

Marcassol.

— Elle n’est plus ! Elle n’est plus ! D’abord, elle l’est encore un peu ! Et puis, ce n’est pas une raison !…

Edgard. — Allons, ne grondez pas, mon ami ! mon cher ami ! mais toutes ces marques de tendresse, c’est une façon de vous remercier.