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Page:Feydeau - Théâtre complet IV (extraits), 1995.djvu/173

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attention ! Aïe ! Comment, encore ! mais ah ! ça ! vous ne savez donc pas coudre ?

Balivet (à part). — Dame ! on ne nous apprend pas ça à l’Etude !

Veauluisant. — Eh bien ! Voyons ! ça y est-il ?

Balivet. — Cela y est : et je vous promets que cela tiendra !

Veauluisant. — Merci ! (il se lève. Balivet qui a mis la boucle a trouvé moyen d’y prendre le barreau de la chaise, si bien que la chaise de Veauluisant reste attachée à V). Ah ! mon Dieu ! qu’est-ce qui me tire dans le dos ?

Balivet. — Sapristi ! Je vous ai cousu à la chaise !

Veauluisant (se tourne). — Triple buse, va ! C’est que cela tient (à Balivet, lui donnant l’enfant) mais prenez-moi donc Nestor…


Scène XIV

Les mêmes, Adèle

Adèle (entrant de droite les cheveux empapillotés, un seau dans chaque main) - Blanquette ! Blanquette ! (à Veauluisant) Ah ! mon Dieu ! Qu’est-ce que tu as dans le dos ? Tu n’as pas vu ?

Veauluisant. — Comment ? si je n’ai pas vu ! C’est Blanquette qui m’a cousu à la chaise !…

Adèle (déposant les seaux). — Ah ! mon pauvre ami ! Vite ! des ciseaux !

Veauluisant. — Ouf, des ciseaux ! Vous n’entendez donc pas, Blanquette ?

Adèle (qui a pris des ciseaux sur la cheminée à droite) - En voilà ! attends ! ne bouge pas ! Je ne te ferai pas de mal !…

(enlève la chaise qu’elle met au fond).

Veauluisant. — Ouf ! ce n’est pas malheureux ! Ah ! c’est égal ! il vaut encore mieux faire ses affaires soi-même ! Satanée Blanquette ! C’est peut-être une bonne nourrice ! mais elle n’entend rien à la couture ! (sort droite, 1er plan).