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Page:Feydeau - Théâtre complet IV (extraits), 1995.djvu/33

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Germaine. — Je vous jure !

Madame de Sorges. — Alors où est-il ? Pourquoi n’est-il pas ici, puisqu’il a renoncé à ce duel ? (Remontant au fond et appelant.) René ! René ! Tu vois, personne ne répond. La maison est vide ! Mais avoue-moi donc que tu l’as laissé partir !

Germaine. — Ma mère ! Au nom du ciel !

Madame de Sorges. — Ah ! misérable ! misérable ! C’est donc vrai ! Mais voyons ! mais parle donc… mais dis-moi où ils sont… Je vais courir, il est peut-être temps encore. Songe que sa vie est en danger. Mais tu veux donc la mort de mon fils ! Ah ! s’il lui arrive quelque chose… Malheur à toi !

Germaine, tombant à genoux. — Grâce ! ne m’accablez pas !

Madame de Sorges. — Ah ! laisse-moi, laisse-moi passer !

Germaine, s’accrochant aux vêtements de Madame de Sorges. — Non ! non !

Madame de Sorges, la traînant sur les genoux. — Lâche-moi, te dis-je !

Germaine. — Vous n’irez pas !

Madame de Sorges. — Ah ! tu me lâcheras entends-tu ! (Elle fait un violent effort et repousse brutalement Germaine qui tombe anéantie.)

Germaine. — Ma mère !… Ah ! je suis maudite !

Madame de Sorges. — Ah ! Dieu, protégez-moi ! (Elle remonte vivement vers le fond et s’arrête brusquement en entendant la voix de René.)

René, dans le coulisse. — Je vous remercie messieurs, le bras de Robert me suffira !


Scène IX

Les mêmes, René, la redingote jetée sur les épaules, les bras hors des manches, Robert, soutenant René.

Madame de Sorges. — Mon fils !

Germaine. — René !

René. — Ma mère ! Ma chère Germaine !

Germaine. — Vivant ! Vivant ! ma tante, il est vivant !