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Page:Feydeau - Un bain de ménage, 1889.djvu/32

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Laurence.

De l’espoir ?… Ah ! taisez-vous, Catulle !… si mon mari vous entendait…

Catulle.

Ah ! cela lui serait bien égal !… nous sommes très bien ensemble. (Avec feu.) Ah ! Laurence ! Combien nous allons nous aimer, à présent !… nous nous verrons souvent ! Tenez ! voulez-vous aller demain au Palais-Royal avec moi, dites ?

Laurence.

Mais vous êtes fou !…

Catulle.

Ne refusez pas,… c’est moi qui offre. Ah ! Laurence, Laurence, que je suis content ! et comme les élèves m’envieront au collège quand ils sauront ma bonne fortune.

Laurence.

Malheureux ! qu’est-ce que vous dites ?

Catulle.

Ah ! vous pensez bien que je vais leur raconter tout cela. Et c’est cela qui enfoncera Badingeard (Il lui prend la main.) Ah ! ma cousine, je vous aime !… je vous aime !… Laissez votre main dans ma main, laissez-moi vous presser sur mon cœur.

Laurence.

Ah ! taisez-vous, Catulle, vous m’entendez ? Catulle, je vous défends…

Catulle.

Non, non, je ne me tairai jamais !… Je vous aime.

Laurence.

Ah ! qu’elle imprudence j’ai faite.

Catulle.

Je veux m’enivrer de vos regards, de vos sourires ; votre voix m’enchante ! Tout en vous me charme et me séduit ! et je vous trouve belle !

Il se met à genoux.
Laurence.

Ah ! mon Dieu !… (Très digne.) Mais Monsieur ! Mais vous me faites une déclaration ?