Page:Feydeau - Un bain de ménage, 1889.djvu/37

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Adélaïde.

Oh ! j’en ai le cœur fendu… Enfin ! Qu’est-ce que j’ai fait, voyons ?

Cocarel.

Ah bien ! puisque vous voilà, je ne serais pas fâché d’avoir une explication. Je voudrais bien savoir comment et pourquoi vous m’avez joué cette comédie dans l’obscurité. Il me semble que vous auriez pu me dire que vous étiez là, au lieu de vous faire passer pour Madame…

Adélaïde.

Dame, Monsieur m’a dit : « Dis donc, est-ce que c’est toi ? » Eh bien, puisque c’était moi, je ne pouvais pas dire que ce n’était pas moi. Je ne vois pas pourquoi je vous désavouerais et j’aime trop la vérité pour dire que ce n’est pas moi quand c’est moi.

Cocarel, avec conviction.

Cette fille est bête à lier…

Laurence, à Cocarel.

Oh ! en vérité, je n’en reviens pas. Comment, Sosthène… alors, vraiment tu croyais que c’était moi qui ?…

Cocarel.

Dame ! dans le noir…

Laurence.

Cela ne me plaît pas ! Mais enfin, cela me rassure !

Cocarel.

Eh ! bien, es-tu convaincue ?

Laurence.

Oh ! je crois bien… et la preuve : « Adélaïde, je vous garde ».

Adélaïde.

Ah ! que Madame est bonne ! Que le bon Dieu lui rende la pareille !

Cocarel, à Laurence.

Et maintenant, fillette, il est tard, rentrons… Bonsoir vous…