Page:Feydeau - Un fil à la patte, 1903.djvu/167

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De Fontanet, lui parlant dans le nez avec force courbettes. À mesure que le général, enfin renseigné, se recule, Fontanet, toujours gracieux, marche sur lui. Le Général à la fin se trouve ainsi acculé à l’extrême droite.

C’est beau d’être à la fois millionnaire et galant, quand il y a tant de millionnaires qui ne sont pas galants et de galants qui ne sont pas millionnaires !

Le Général, prenant le 3, toujours suivi par Fontanet. (4)

Si ! Si ! (Tirant une petite boîte de son gilet et la tendant à Fontanet.) Prénez donc oun pastille.

De Fontanet.

Hein ? Qu’est-ce que c’est que ça ?

Le Général.

Des pastilles qué yo les prends quand yo l’ai foume oun cigare.

De Fontanet, s’inclinant, et bien dans le nez du général.

Alors, inutile, Général, je ne fume pas !

Le Général, vivement, élevant son chapeau claque de la main gauche d’un geste qui peut être pris pour un geste de regret, mais qui en réalité n’a d’autre but que d’élever un rempart qui mette son odorat à l’abri.

Yo le regrette ! (Tendant la boîte de la main droite.) Prenez tout de même !

De Fontanet.

Pour vous être agréable.