Page:Feydeau - Un fil à la patte, 1903.djvu/185

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Lucette, posant tendrement ses mains sur les épaules de Bois-d’Enghien, et d’une voix plaintive.

Toi ! toi ! c’est toi… mon chéri ?

Bois-d’Enghien.

Lucette, pardonne-moi, je suis un grand coupable ! pardon !

(À ces mots, l’expression de la figure de Lucette change, on sent que la mémoire lui revient peu à peu.)
Lucette, brusquement, le repoussant, ce qui manque de le faire tomber en arrière.

Ah ! ne me parle pas ! Tu me fais horreur ! (Elle s’est levée et gagne la droite.)

Bois-d’Enghien, allant à elle en marchant sur les genoux, suppliant.

Lulu, ma Lulu !

Lucette, la parole hachée par l’émotion.

Ainsi, c’est vrai !… ce contrat qu’on signait tout à l’heure ?… c’était le tien !

Bois-d’Enghien, se levant et comme un coupable qui avoue.

Eh bien ! oui, là ! c’était le mien !

Lucette.

C’était le sien ! Il l’avoue !… (Avec dégoût.) Ah ! misérable !

Bois-d’Enghien, suppliant.

Lucette !