Page:Feydeau - Un fil à la patte, 1903.djvu/71

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Bois-d’Enghien, à part.

Allons, ça va bien ! ça va très bien !

Lucette.

Vois-tu, rien qu’à cette pensée que tu pourrais te marier ! (Retournant à lui et le serrant comme si elle allait le perdre.) Ah ! dis-moi que tu ne te marieras jamais ! jamais !

Bois-d’Enghien.

Moi ?… Ah ! bien !

Lucette, avec reconnaissance.

Merci ! (Se dégageant.) Oh ! d’ailleurs si ça t’arrivait, je sais bien ce que je ferais !

Bois-d’Enghien, inquiet.

Quoi ?

Lucette.

Ah ! ça ne serait pas long, va ! Une bonne balle dans la tête !

Bois-d’Enghien, les yeux hors des orbites.

À qui ?

Lucette.

À moi, donc !

Bois-d’Enghien, rassuré.

Ah ! bon !

Lucette, qui s’est approchée de la table, prenant nerveusement le Figaro laissé par la baronne.

Oh ! ce n’est pas le suicide qui me ferait peur, si j’apprenais jamais, ou si je lisais dans un journal… (Elle indique le journal qu’elle tient.)