Page:Feydeau Occupe toi d Amelie.djvu/52

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IRÈNE.

Hein ! (Toute confuse, se levant.) Oh ! Madame, madame ! Qu’est-ce que vous m’avez fait dire ! Non, non, c’est… c’est mon amie.

AMÉLIE, qui s’est levée instinctivement en la voyant se lever — sympathiquement.

Vous Vous méfiez donc bien de moi ?

IRÈNE, toute honteuse.

Oh ! Madame.

AMÉLIE, sur un ton badin.

D’ailleurs, je ne vous connais pas, par conséquent… ! (Changeant de ton.) Et puis, la discrétion est notre devoir professionnel.

IRÈNE, brusquement.

Ah ! et puis, tant pis ! il faut avoir le courage de ses actes ! Eh ! bien, oui, madame ! c’est moi !


Elle se rassied.
AMÉLIE, malicieusement.

Si vous croyez qu’il m’avait fallu tant de temps pour deviner !

IRÈNE.

Oh ! madame ! alors, dites-moi que ce n’est pas vrai, ce que j’ai appris. Oh ! ce serait si mal ! Vous qui pouvez en avoir tant que vous voulez ! Et moi, moi qui n’en ai qu’un, songez donc !… L’univers entier, tout le reste des