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la vie, de l’état et de la guerre telle que nous l’avons expliquée dans notre leçon précédente, alors tous leurs vains efforts sont d’une nullité complette pour celui qui est éclairé. Il n’a plus de patrie sur la terre, ses droits de citoyen sont dans le ciel, dans le monde spirituel et invisible ; il acquiert ces droits s’il emploie tous ses moyens pour répandre dans le présent des semences qui fructifieront un jour sur cette terre où les êtres raisonnables trouveront alors une patrie.

Mais si les interprètes mêmes de la volonté publique parlent de liberté et d’indépendance de la nation, s’ils ordonnent une guerre à mort sans faire abstraction des cantons exempts du service militaire, sans ménager aucune propriété ; s’ils l’ordonnent telle qu’elle est possible et légale d’après l’idée d’une guerre légitime, alors le cœur de celui qui est éclairé doit palpiter au premier effort que fait sa patrie ; il doit le regarder comme sérieux et le soutenir de toutes ses forces. Si l’on parle encore de sujets, si le souverain est placé avant la patrie comme s’il n’en avait point lui-même, il doit regarder toutes ces inconséquences comme de vieilles et mauvaises habitudes.

Remarquons en passant que nous sommes tous sujets de la volonté divine, exprimée dans la loi morale ; cet état est honorable et digne de l’homme ;